La gestion des talents est au cœur des préoccupations RH des entreprises. Qui dit ressources humaines, dit données et gestions de flux : identification / référencement / localisation des expertises, mobilité interne, recrutement, formation, culture d’entreprise, process internes, informations corporates…

Quelle est la place de la data dans la GRH?
Gadget ou véritable outil innovant, où en est vraiment l’intelligence artificielle sur ces sujets RH ?
 Et si l’IA permettait aux directions RH de se recentrer sur l’humain ?

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Après des années à parler de digitalisation à tous les niveaux des entreprises, notamment des métiers RH, aujourd’hui force est de constater le grand chemin parcouru par les entreprises qui ont pris conscience de la nécessité de pivoter et de revoir en profondeur la façon dont ils appréhendaient leur façon de travailler au quotidien.

Si la digitalisation des process, les nouveaux outils collaboratifs, des cultures d’entreprise plus transversales sont des faits palpables dans les organisations, les enjeux actuels et le contexte pandémique ont démontrés qu’il fallait aller plus loin dans la réinvention.

“LES DONNÉES TRAITÉES SONT DES INFORMATIONS.
L’INFORMATION TRAITÉE EST LA CONNAISSANCE, LA CONNAISSANCE TRAITÉE EST LA SAGESSE.”

— Ankala V. Subbarao

Ne pas confondre digitalisation et automatisation, remettre l’humain au centre, revaloriser les expertises, renforcer le collectif malgré un télétravail croissant, développer le bien-être au travail, sont des enjeux prégnants aujourd’hui.

Et le tout bien sûr, avec la nécessité de développer ou conserver un leadership business et accroître la rentabilité des entreprises dans un contexte mondial ultra concurrentiel.

Make digitalisation great again !

Le décor étant planté, revenons-en à l’intelligence artificielle.
Dans ce contexte, l’IA a toute sa place et s’invite ainsi dans tous les domaines de l’entreprise.

Si on applique cela à l’entreprise, on se rend vite compte que l’IA touche, tout comme la data / big data, un grand nombre d’activités : la logistique, la relation commerciale, le marketing, le business, les systèmes d’information, la finance, la stratégie, la production,… et bien sûr les ressources humaines.

“L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE EST LA CAPACITÉ DONNÉE À UNE MACHINE D’AIDER L’HOMME À RÉSOUDRE DES PROBLÈMES COMPLEXES […] ELLE APPREND ET S’AMÉLIORE DE MANIÈRE AUTONOME.”

— Cuillandre, 2018

L’utilisation de l’IA dans les entreprises représente tant un risque qu’une opportunité pour la gestion des ressources humaines.
En effet, de nombreuses solutions d’IA présentes sur le marché proposent plus une automatisation, supplantant ainsi quelque peu l’humain.
Trouver un juste équilibre entre l’efficacité proposée par des robots et l’activité humaine, est un enjeu majeur, notamment quand il s’agit de solutions RH.

La recette gagnante ne serait-elle pas d’arriver à combiner parfaitement la richesse des interactions humaines à la puissance de l’intelligence artificielle ?

L’IA comme optimisateur et accélérateur plutôt que comme remplaçant. Ensuite, adopter une philosophie et des solutions qui permettrait à l’IA de se nourrir et d’apprendre des activités humaines certes, mais surtout de créer une valeur nouvelle faisant grandir et progresser les activités humaines.

Vers une fonction RH augmentée

L’IA s’impose comme un partenaire essentiel des directions RH d’aujourd’hui et de demain.

L’IA doit certes débarrasser les collaborateurs de tâches à faible valeur ajoutée, mais elle doit aussi les accompagner à monter en compétence, mieux se connecter les uns aux autres, valoriser leurs expertises et savoir-faire, être identifiés pour leur compétences réelles, progresser dans leur carrière, et de manière générale se sentir mieux dans leur travail.

Pour ce faire, les services RH qui utilisent déjà des solutions d’IA semblent s’accorder sur un constat : l’IA ne doit / peut pas être simplement utilisé comme un outil « patch » par-ci par-là dans l’environnement et le fonctionnement actuel des services RH. L’IA induit de repenser en profondeur, de manière systémique presque, la façon dont sont gérées les ressources humaines. Que ce soit pour en tirer le meilleur bénéfice direct ou tout simplement se transformer, le métier de RH doit se repenser à l’aune de l’IA.

La fonction RH manipule une énorme masse de data, l’IA représente ainsi une opportunité d’optimisation de la performance dans ce domaine, un puissant levier de transversalité, mais aussi, un révélateur de situations jusqu’à lors invisibles.

Concrètement, l’IA représente un booster dans de nombreux champs d’application RH :

  • La fluidification des process RH / l’autonomie des salariés
  • La gestion des carrières / mobilité
  • Le recrutement
  • L’onboarding de nouvelles recrues
  • L’offboarding
  • L’identification des expertises et « trous d’expertises
  • La formation (auto-formation, formation peer-to-peer…)
  • La création de lien entre collaborateurs / transversalité
  • La capitalisation des connaissances
  • La culture d’entreprise
  • L’expérience collaborateurs
  • L’empowerment / la motivation des collaborateurs
  • Le bien-être au travail

Quel rôle demain pour les DRH ?

De là à transformer les DRH en « Data Sharing Masters », la disruption est peut-être un peu forte, mais l’idée est cependant intéressante à creuser.

Le/la DRH de demain devra clairement savoir manier la data aussi bien que l’humain.
Il/elle accompagnera la transformation de l’entreprise grâce, notamment, à des technologies telles que l’intelligence artificielle appliquées à la gestion des ressources humaines.

Des compétences d’autant nécessaires que l’acculturation des collaborateurs au sein de l’entreprise à ce que sous-tend l’innovation de l’IA et de la data, est un enjeu majeur de l’upskilling data (ou formation data). L’IA fera (et fait d’ailleurs déjà) partie du quotidien des équipes, il est donc nécessaire de les accompagner à comprendre les grands principes de ces sujets, et donc d’en maîtriser soi-même les fondamentaux.

Non, les DRH de demain n’ont pas vocation à devenir les « Data Sharing Masters » des entreprises, mais devront clairement être des Human Data Masters !